L’activité des entreprises du bâtiment poursuit sa baisse

L’entretien-amélioration est “dans l’impasse” selon la Capeb. Les perspectives dégradées pour l'année 2024 se confirment puisque, selon la note de conjoncture de l’organisation professionnelle publiée le 2 mai 2024, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment au 1er trimestre 2024 diminue de 1,5 % en volume (par rapport au 1er trimestre 2023).

Non seulement la construction neuve continue de fortement pénaliser l’activité du secteur, et ce malgré le fait qu’elle “enregistre un recul moins rapide ce trimestre qu’au trimestre précédent (-3,5 % contre -4,5 % au 4e trimestre 2023)”, mais en plus, “l’activité en entretien-amélioration enregistre sa première diminution en glissement annuel ce trimestre (-0,5 %, une première depuis la crise sanitaire), après avoir stagné pendant trois trimestres consécutifs”, note la Capeb.

En cause, notamment, la baisse de régime des travaux d’amélioration de la performance énergétique, qui connaît une croissance de 0,5 % au 1er trimestre 2024 en glissement annuel et en volume (contre 1,5 % au T4 2023).  Celle-ci est la “conséquence de la réforme MaPrimeRénov, entrée en vigueur au 1er janvier 2024 qui priorisait les rénovations globales, plus coûteuses et complexes, dans le cadre d’un process et d’une architecture, pour partie, inadaptés aux réalités de terrain”, souligne l’organisation professionnelle.

Ralentissement de l’activité et hausse des coûts

Ce ralentissement de l’activité, qui voit les carnets de commandes de l’artisanat tomber à 74 jours de travail à venir en moyenne (à la fin du T1 2024), soit “13 jours de moins qu’un an auparavant et 1 jour de moins qu’à la fin du 4e trimestre 2023”, touche l’ensemble des corps de métiers. Ceux-ci connaissent des évolutions de leur volume d’activité comprises entre -1 % et -2,5 % ce trimestre, à l’exception des entreprises de Couverture-Plomberie-Chauffage (-0,5 point).

Incidemment, les intentions d’embauche pour le 1er semestre 2024 ont chuté de 7 % (à 12 %) par rapport aux intentions affirmées pour le second semestre 2023, “signe clair de prudence des entreprises en période de conjoncture difficile”.

Parallèlement, la proportion d’entreprises qui envisagent de licencier ou ne pas renouveler des contrats continue sa progression pour atteindre 8 % (+3 % par rapport au second semestre 2023).

Par ailleurs, les prix des travaux d’entretien-amélioration des bâtiments ralentissent pour le cinquième trimestre consécutif (+3,2 % au 4e trimestre 2023, après +4,4 % au trimestre précédent). Pour autant, la hausse des prix reste prononcée pour les travaux de plomberie, d’installation de chauffage et de conditionnement d’air (+4,2 % après +5,1 %), les travaux de peinture et de vitrerie (+4,1 % après +5,0 %) ou les travaux de plâtrerie (+4,0 % après +5,9 %). À noter que les coûts (selon l’indice BT50) augmentent de 3,0 % sur la même période.